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Halte au culte de la performance

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Société complexe

De toute urgence, l’homme doit s’extirper de sa léthargie tant économique que sociétale, au coeur duquel il se réfugie par pur confort mental.

La condition humaine est par essence crédule par lâcheté. A force de rationalité et de technicité, nous nous sommes pourvus d’un système économique et social dont le fonctionnement était sensé enregistrer et satisfaire nos désirs. L’homme a construit les barreaux de sa propre prison, et a appris à les aimer (consumérisme en masse, culte de la performance, société du spectacle, nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), en un mot aliénation).

Vous l’aurez compris, l’homme est devenu étranger à lui-même.

Pour citer Sartre, « l’homme est condamné à être libre » (l’homme est dépendant des désirs qui lui sont imposés, il en devient l’esclave sans le vouloir et sans le savoir, une liberté qui n’a pas de nom, qui se tue d’elle-même, qui n’est qu’un artefact).

Ce bonheur n’est qu’un paradis artificiel. L’homme se drogue chaque jour en dévorant sa pitance de consommation habituelle auquel il est complètement addict.

Ce culte du bien être n’est qu’un culte de la performance dénué de sens où l’individu est roi (un individu atomisé et anomique). L’individu se vide de toute substance spirituelle pour se vautrer dans l’argent devenu une idole. Il dépense pour croire.

Mais à quoi ?

En confiant sa vie à des puissances tutélaires extérieures à lui-même, sur lequel il n’a aucune prise, et qui lui ont fait littéralement oublier la part de sacré en lui-même, l’homme est dénaturé.

En prenant conscience que son bien-être ne repose pas uniquement sur le fonctionnement administratif de sa personne, mais qu’il s’appuie sur une force intérieure inaliénable, l’homme sortira dès ce constat, d’un long sommeil. Une vie n’est pas un automanagement, et encore moins une entreprise. Ne renions pas la part de sacré en nous, seule liberté totale de l’individu, alliance qui le lié à lui-même et aux autres.

L’altruisme est la voie de l’humanité.

Une autre économie, structurée, solidaire, écologique et humaine est possible. Économie positive, économie du bien-être, qui ne gère plus les gens comme des marchandises ou comme des agents égoïstes, mais comme des personnes libres, altruistes, capables de se donner et de donner en retour, mû par un autre moteur que la peur, le lucre, et le besoin sans cesse démultiplié.

L’homme en renouant avec son désir originel par le truchement de l’économie solidaire sort du stade d’objet au stade de sujet. Il tient compte de la structure du désir et non plus de sa manipulation a des fins mercantiles.

Progressivement, ce nouveau paradigme s’installe dans nos sociétés comme le montre le concept d’éthique en vogue actuellement, révélatrice d’un changement civilisationnel majeur dans la hiérarchie des valeurs. Il y a ce désir de renouveler, de laisser se rencontrer la rationalité éthique avec la rationalité économique qui sème une nouvelle cohérence déliée de la logique aristotélicienne et marchande à laquelle nous sommes habitués, et qui interroge en profondeur le déficit moral du capitalisme.

Il n’y a pas de capital humain.

Cordialement,

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