
L’Europe en général, la France en particulier n’est plus une terre de contrat mais une terre de conquête (‘dar al-harb’).
Un « ventre mou » pour citer l’islamiste syrien Moussab al-Souri.
Si ce nom ne vous dit rien. C’est que vous n’avez pas pris la peine de vous informer.
Abou Moussab dit « le Syrien » est un des proches de Ben Laden. Il est l’architecte du Jihad en Europe mené par la jeunesse musulmane immigrée.
Selon l’islamologue Gilles Kepel, c’est à partir de 2005 que al-Souri présenta la France comme l’ennemi à abattre.
Pour cela, il appela les djihadistes à recruter dans les banlieues défavorisées, quartiers difficiles, et à former des combattants aptes à semer la terreur.
Son idée, revendiquée dans son Appel à la résistance islamique mondiale (un pavé de 1600 pages, 2004) est d’obtenir le rejet massif de notre société par les musulmans, et obtenir en retour des réactions violentes des non-musulmans. Ainsi espère-t-il une spirale de la terreur afin de susciter un climat de guerre civile.
Pour cela, il préconise des actions d’individus isolés (‘loups solitaires’) et une guerre d’enclaves, comme celle découverte au coeur de la cellule de Molenbeek en Belgique, et comme celles qui existent en France dans certains quartiers.
Les attentats du 11 septembre ont débouché sur la perte du sanctuaire afghan qui servait de base arrière aux djihadistes du monde entier. Il faut donc organiser les actions terroristes sans lien avec un quelconque centre de commandement.
Ce djihad décentralisé, qu’il appelle ‘nizam la tanzim’ à l’avantage de reposer sur un système et non une organisation dira Le Figaro.
En 2005, il est arrêté par les services du renseignement du Pakistan, puis remis à la CIA (à l’époque, une fraction des services secrets est suspectée par Washington de liens étroits avec les groupes islamistes). Après avoir passé de longues années dans les geôles de la CIA, le fanatique à été transféré en Syrie.
Le régime de Bachar el-Assad le libérera, en espérant ainsi s’assurer la neutralité d’Al-Qaïda dans le conflit (la guerre civile syrienne à débuté en 2011). Mais c’est là une erreur. En 2013, il disparaît des radars, avant que son nom ne soit cité dans la création d’un émirat djihadiste au nord de la Syrie. Depuis lors, plus de nouvelles de lui.
On sait seulement qu’il a inspirer les auteurs des attentats de Paris, de Nice, de Londres, Stockholm, Berlin et même celui de Saint-Étienne-du-Rouvray.
En France, ce sont désormais les attaques visant les forces de sécurité qui sont privilégiées : Trèbes, avec l’assassinat du colonel Beltrame et la blessure par balle d’un policier (le 23 mars 2018), Xavier Jugelé tué lors de la fusillade sur les Champs-Élysées (le 20 avril 2017), Orly (le 18 mars de la même année), le Carrousel du Louvre (le 3 février 2017), le couple de policiers Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider assassinés à Magnanville (le 13 juin 2016), Franck Brinsolaro et Ahmed Merabet tués à Paris (le 7 janvier 2015), Nice (le 3 février 2015), Montrouge (le 8 janvier 2015), Joué-les-Tours (le 20 décembre 2014), La Défense (le 25 mai 2013), Imad Ibn Ziaten assassiné à Toulouse et Abel Chennouf et Mohamed Legouad tués à Montauban (les 11 et 15 mars 2012).
Etc.
Références :
https://m.tdg.ch/articles/551ad331ab5c37971700c07b
https://www.lepoint.fr/monde/les-trois-djihadistes-que-la-planete-entiere-traque-19-01-2017-2098597_24.php
https://amp.lefigaro.fr/international/2015/11/23/01003-20151123ARTFIG00224-abou-moussab-al-souril-inspirateur-des-attentats-de-paris.php
https://www.mediapart.fr/journal/international/210417/al-souri-le-theoricien-du-troisieme-djihad?onglet=full
https://www.bvoltaire.fr/forces-de-lordre-cibles-privilegiees-islamistes/
Vaincre le totalitarisme islamique, François Fillon, Éditions Albin Michel, 2016.
Cordialement
(Écrit et diffusé le 17 avril 2019)