Et la lumière fût
Toutes les authentiques traditions spirituelles enseignent que l’homme, par sa consécration ou réalisation intérieure, peut se « métamorphoser » en lumière (metanoïa).
Il s’extirpe ainsi de la condition mondaine et se transfigure en lumière vive. Il réalise une véritable alchimie spirituelle.
L’homme qui parvient à ce point réalise l’intégralité métaphysique. Par-là, il faut voir l’approche par l’homme de la réalité métaphysique dans son sens le plus profond qui est au-delà de tout contexte social, moral et religieux.
La forme ignée qu’il peut revêtir est alors considérée comme le témoignage d’une Présence, d’une manifestation de la lumière incrée.
L’histoire de l’humanité témoigne également de la présence d’une lumière entourant certains êtres. Véritables torches vivantes, ils sont décrits aussi bien dans les textes sacrés que dans les récits contemporains des NDE’s.
Les études scientifiques portant sur le sujet des NDE’s ont éclairé les témoignages rapportés par les traditions spirituelles et de sagesse. En particulier, l’émanation lumineuse irradiante des êtres rencontrés dans l’au-delà, et baptisés dès lors « êtres de lumière ».
Cette expérience d’un corps de gloire a une portée universelle.
Dans l’au-delà, cette lumière présente des constantes :
- la lumière irradie : cette présence rayonne sans éblouir et sans brûler.
- le sentiment que la lumière est vivante : ces présences semblent être dotées de pensées et de sentiments.
- le sentiment que cette lumière est Amour : ces présences semblent ne pas juger et aimer de manière inconditionnelle.
- la lumière s’exprime par télépathie : ces présences semblent « lire » dans l’esprit de la personne.
- le sentiment que cette lumière fait preuve d’empathie : ces présences sont compatissantes et « s’adaptent » à la culture du témoin.
- le sentiment foudroyant qu’il s’agit d’un « être de lumière » : ces présences semblent avoir une sensibilité bien plus forte et développée que chez les « humains ».
D’autres récits en dehors du champ des NDE’s font état de communications médiumniques avec des êtres de lumière.
Les cas des lettres de Pierre Monnier, ou les messages de Roland de Jouvenel ou de Xavier Chico sont connus. Les caractéristiques mise en avant dans cette littérature spirite sont sensiblement les mêmes.
D’autre par, les études réalisées au moment de la mort ont permis de détecter un rayonnement lumineux appelé « deathflash » (Electromagnetic radiation and the afterlife de Janusz Slawinski)
http://www.newdualism.org/nde-papers/Slawinski/Slawinski-Journal%20of%20Near-Death%20Studies_1987-6-79-94.pdf
« The question of survival of bodily death is often considered to be beyond contemporary scientific methods and conceptual categories. However, recent research into spontaneous radiations from living systems suggests a scientific foundation for the ancient association between light and life, and a biophysical hypothesis of the conscious self that could survive death of the body.
All living organisms emit low-intensity light; at the time of death, that radiation is ten to 1,000 times stronger than that emitted under normal conditions. This deathflash is independent of the cause of death, and reflects in intensity and duration the rate of dying. The vision of intense light reported in near-death experiences may be related to this deathflash, which may hold an immense amount of information.
The electromagnetic field produced by necrotic radiation, containing energy, internal structure, and information, may permit continuation of consciousness beyond the death of the body. »
Je cite cette publication car elle décrit une approche physicaliste de la conscience. Le modèle utilisé combine l’électromagnétisme aux lois de la relativité restreinte au travers des transformations de Lorentz afin de décrire le champ de conscience.
Les textes spirituels :
- Dans la littérature néo-platonicienne :
Le disciple de Proclos, Marinos, atteste la présence d’une aura lumineuse entourant son maître.
- Dans le Christianisme :
Dans les Evangiles en Mathieu 17, 2; Marc 9, 3-4 et Luc 9, 29, les apôtres sont les témoins de la transfiguration du Christ. Son visage resplendit comme le soleil, ses vêtements immaculés. Ces passages mettent en valeur l’éclat de la lumière ou Présence divine.
La théologie jésuite dira que Dieu « enveloppe de sa lumière et de sa grâce » (théorie de la grâce).
Dans le catholicisme, Saint Augustin décrit l’éblouissement d’un éclair qui frappe comme la foudre.
Les moines contemplatifs du XIIème siècle sont décrits comme rayonnants et un regard flamboyant. Abba Arsène, un des Pères du Désert est décrit dans sa cellule comme pareil à un feu.
Dans l’Église d’Orient, Saint Séraphin de Sarov raconte dans ses Révélations cette transformation lumineuse « vous êtes vous aussi à présent dans la plénitude de l’Esprit de Dieu », « vos yeux projettent des éclairs, votre visage est devenu plus éblouissant que le soleil ».
- Dans le judaïsme :
Moïse fait face au buisson ardent qui ne se consumme pas. Au mont Sinaï, Moïse est transfiguré. Son visage rayonne, provoquant l’effroi comme l’incompréhension des hébreux.
- Dans l’hindouisme :
La Bhagavad Gita 13, 17 décrit l’Absolu comme la lumière des lumières, tandis que la Kena Upanishad le décrit comme l’éclair des éclairs.
Dans la Bhagavad Gita, c’est ainsi que Krishna se révèle à Arjuna dans un éclair ardent qui illumine tout à l’entour.
- Dans l’islam :
Dans la littérature de la poésie et la mystique arabe, Djalal-ud Din Rumi atteste la présence lumineuse de son maître.
Dans le soufisme iranien, le sheikh Najm Kobra décrit son expérience avec un homme pur « il éffuse des lumières comme le fait une source répandant son eau de sorte que le mystique a la perception sensible du jaillissement de ces lumières qu’irradie son visage ».
- Dans le taoïsme :
L’homme sage et illuminé est décrit tel un corps qui reflète et éclaire, le regard exprimant sa profondeur et sa clarté intérieure.
Conclusion :
C’est toujours dans une échappée de lumière, dans une rayonnance glorieuse que la transcendance est révélée.
La luminosité sacrale révèle le caractère numineux de toute transmutation intérieure.
Cette lumière métaphysique inspire le respect mais également la crainte.
On symbolise cet aspect par l’auréole des saints ou par les flammes entourant les bouddhas et bodhisattvas.
Entre ombre et lumière, se révèle la vérité de l’être.
Cordialement,