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Space X : A Deep Space Winner et… Deep State Killer

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Space X

Space X : A Deep Space Winner et…

Deep State Killer.

 

Dossier en 5 parties

Sommaire :

Partie 1 Space X : A Deep Space Winner et… Deep State Killer

http://clearlook.unblog.fr/2020/05/06/space-x-a-deep-space-winner-et-deep-state-killer/

Partie 2 La géostratégie spatiale de Trump

http://clearlook.unblog.fr/2020/05/06/la-geostrategie-spatiale-de-trump/

Partie 3 Une nouvelle ère débute dans le spatial

http://clearlook.unblog.fr/2020/05/06/une-nouvelle-ere-debute-dans-le-spatial/

Partie 4 Perspectives et propulsion spatiale

http://clearlook.unblog.fr/2020/05/06/perspectives-et-propulsion-spatiale/

Partie 5 Le dessous des cartes

http://clearlook.unblog.fr/2020/05/06/le-dessous-des-cartes/

Références

Partie 1 Space X : A Deep Space Winner et… Deep State Killer

« Rendre l’espèce humaine multiplanétaire » (E. Musk durant le Congrès Astronautique International, 27 septembre 2016)

A droite, à gauche on le loue : « Elon Musk bouleverse les cartes du marché spatial », « Elon Musk redistribue les cartes du secteur des lanceurs spatiaux », « Encore un contrat en or pour Elon Musk », « Elon Musk bouleverse l’industrie du spatial », « Elon Musk révolutionne l’accès à l’espace », « Dans la Silicon Valley, il est vu comme le successeur de Steve Jobs. Et même plus ! », « Elon Musk, c’est Iron Man, une légende », « Elon Musk, le disrupteur », « Musk, lui, a une vision dès le départ« .

Le monde sent que quelque chose se passe : avec Elon Musk, la révolution spatiale est en marche.

En 1956, le père du transistor mise sur le silicium dans son laboratoire de Mountain View. Soixante ans plus tard, la ville héberge des géants tels que Google. Le transistor a permis le développement de l’informatique et de l’électronique grand public. Space X semble reproduire un schéma semblable mais dans le spatial.

Elon Musk

L’histoire de Space Exploration Technologies (SpaceX), la société américaine d’Elon Musk, non cotée en Bourse mais évaluée en milliards de dollars, débute en mai 2002. Réunissant ses premiers employés dans un local en banlieue de Los Angeles, l’industrie aérospatiale ne cesse de monter en puissance.

Aujourd’hui, bien entouré avec Tom Mueller (responsable de la Propulsion), Hans Koenigsman (responsable de missions) et Gwynne Shotwell (directrice opérationnelle), Elon Musk constitue une équipe dans la plus pure tradition de la Silicon Valley où seuls les compétences et le caractère comptent.
Une volonté marquée de changer les pratiques spatiales et des équipes qui apprennent de leurs erreurs pour améliorer le design des fusées.

Commençant par un lanceur léger Falcon 1 (1200 kg en orbite basse), il enchaîne avec la Falcon 9 (avec 9 moteurs de Falcon 1), fusée bien plus puissante avec 13 tonnes en orbite basse ou 4,5 tonnes en orbite géostationnaire. Puis la Falcon Heavy (3 moteurs Falcon 9 attachés ensemble) pour les satellites plus lourds et des charges militaires plaçant 73 tonnes en orbite. Avec Dragon, la première capsule privée à faire un aller-retour vers l’ISS pour y amener plusieurs tonnes de ravitaillement et expériences scientifiques.

Elon Musk lance fusée sur fusée, contrat sur contrat avec ses partenaires dont la NASA qui se chiffrent en milliards de dollars, de l’approvisionnement de l’ISS jusqu’au programme de vols habités. Partenariat avec l’armée américaine mettant un terme au monopole d’une décennie de United Launch Alliance (ULA), coentreprise appartenant à Lockheed Martin et Boeing.

Le Deep State voit rouge. D’autant plus que SpaceX démontre que l’industrie spatiale traditionnelle était en perte de vitesse, créant des projets mirobolants à prix forts coûteux.
Les ingénieurs spatiaux se sont encroûtés dans de lucratives habitudes : « Comme ils ne peuvent pas lui proposer de solutions raisonnables, je les invente » résume Elon Musk.

Dans le développement de fusées de nouvelle génération, Elon Musk met un coup de pied dans la fourmilière, ridiculisant un à un l’Agence spatiale européenne (ESA), l’Agence spatiale américaine (NASA) ainsi que tous les opérateurs spatiaux publics et privés comme Ariane Espace et Boeing. Space X c’est des fusées réutilisables, des choix technologiques simples, une approche novatrice, créatrice et féconde, une stratégie commerciale low cost raflant la moitié du marché mondial avec des tirs deux à trois fois moins chers que ses concurrents, une solide stratégie industrielle et une logique de réduction des coûts implacable : « Vous réduisez les choses à leur vérité fondamentale et vous raisonnez à partir de là » résume Elon Musk.

Un lanceur c’est une vitesse et une fiabilité. Une fusée c’est un ensemble de matériaux, soit 2% du prix d’une fusée. Elon Musk table alors sur la réduction des coûts, optique inverse des réalisations de Lockheed-Martin et Ariane Espace. Space X ignore le culte de la performance, il revient aux concepts simples, les vérités fondamentales comme les nomme Musk.

Elon Musk entreprises

« Elon Musk, c’est un vrai ingénieur, un ingénieur aux commandes », « Un autodidacte pragmatique », « Un génie de la construction astronautique« .

Ses idées sont si innovantes qu’il doit inventer lui-même les process de fabrication. Revenant au principe des vérités fondamentales, il refuse de gaspiller d’énormes quantités d’aluminium avec la méthode traditionnelle de fabrication du fuselage d’une fusée. Trop cher dit-il, alors il fait appel à la soudure des panneaux par friction-malaxage, une technique réservée aux petites pièces. Personne n’y pensait, mais E. Musk si. Il recrute les meilleurs experts et le résultat ne tarde pas : les pertes d’aluminium sont divisées par dix et la fusée est allégée, plus de 80 % de la construction des Falcon est produite dans l’immense usine de Hawthorne, près de Los Angeles. En comparaison, Ariane, c’est plus de 500 fournisseurs dans une dizaine de pays, au grand dam des contribuables américains.

« D’un côté, ils rentrent des tôles en aluminium, de l’autre, ils sortent des fusées » résumera Jean-Yves le Gall, président du CNES (‘Centre national d’études spatiales’).

Autres anecdotes qu’Elon Musk aime conter, transmises par Ashlee Vance :

C’est un type issu du Jet propulsion laboratory qui vient travailler à SpaceX.
Elon lui demande : ‘Je veux que toute l’électronique de la fusée coûte moins de 10 000 dollars.’
Et le type de s’exclamer : ’10 000 dollars ? Au JPL, ce serait le prix du déjeuner organisé pour discuter du câblage !’

« Une radio, dans l’industrie spatiale, c’est 100 000 dollars. Pas question pour Musk. Il est allé chercher des jeunes à la sortie de l’université pour qu’ils lui fabriquent une radio avec des composants courants.
La Nasa pousse de grands cris : ‘Les rayonnements ! Les vibrations ! Impossible !’
Résultat : La radio fonctionne, elle coûte 5 000 dollars« 

Elon Musk c’est ça : des solutions innovantes et peu coûteuses. Un principe, celui des vérités fondamentales, qu’il applique à toute l’électronique de la fusée. Ainsi qu’un business modèle intégré qui procure à SpaceX compétitivité et rapidité d’exécution.
Musk remonte la chaîne de process pour assurer la fourniture de ses produits et services sans se préoccuper des cœurs de métiers. Il étend peu à peu son marché jusqu’à devenir une référence mondiale. En à peine 18 ans après sa création, SpaceX a accès à 80% du marché mondial du spatial.

Le succès de SpaceX à lui seul doit faire réfléchir les ingénieurs de la NASA : si une start-up issue de la Silicon Valley arrive à concurrencer Ariane Espace, qu’est-ce que cela indique ?

Space X

Cordialement,

Fin partie 1

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