Quand l’Atlantique s’enrhume, les modèles climatiques se grippent.

Il existe un océan qui, entre deux continents, déjoue les attentes. L’Atlantique, cette immense étendue d’eau salée, semble avoir choisi de prendre tout le monde de court en voyant sa température chuter à une vitesse record.

Depuis les premiers relevés de température océanique en 1982, jamais un tel refroidissement n’avait été observé. Et voilà les scientifiques, d’habitude si prompts à expliquer le moindre frémissement climatique, se retrouvant aussi perplexes qu’un poisson hors de l’eau.

C’est le magazine New Scientist qui le premier révèle cette découverte déconcertante : l’Atlantique se refroidit à une vitesse qui n’a jamais été mesurée, et à l’heure actuelle, personne ne comprend vraiment pourquoi.

What the fuck ?

Nous avons souvent entendu les experts affirmer que tout, absolument tout, dans le climat pouvait être expliqué, anticipé, et bien sûr, modélisé. Mais face à ce refroidissement soudain de l’Atlantique, les scientifiques avouent leur impuissance : « Nous avons passé en revue la liste des mécanismes possibles et, pour l’instant, rien ne correspond à ce que nous recherchions », admettent-ils avec une franchise déconcertante.

On imagine facilement les chercheurs, scrutant des tableaux de données, fronçant les sourcils, et se demandant si par hasard ils n’auraient pas inversé les colonnes.

Les modèles climatiques dominants, basés sur des calculs mathématiques complexes, se trouvent désormais confrontés à une situation inattendue. Peut-être qu’une mise à jour est nécessaire, un peu comme un logiciel qui ne comprend plus pourquoi son programme préféré refuse de se lancer.

Alors, quelles hypothèses pour expliquer ce mystère ?

L’Atlantique n’aurait-il pas lu le script du réchauffement global ? Ou bien est-ce une sorte de grève de l’océan, fatigué d’être pointé du doigt comme le thermomètre mondial ?

On a d’abord pensé à l’influence de La Niña, ce phénomène climatique du Pacifique qui a souvent le don de bouleverser les prévisions météorologiques. Mais les chercheurs, loin d’être convaincus, continuent de chercher ailleurs. El Niño, les alizés, la circulation méridienne… Rien ne semble s’ajuster parfaitement avec ce qui se passe sous nos pieds marins.

Peut-être est-ce là un coup de théâtre orchestré par Dame Nature pour rappeler aux scientifiques qu’elle a encore plus d’un tour dans son sac ?

On aurait tort de ne pas voir dans cette situation un moment de réflexion critique. Peut-être est-il temps de se demander si les modèles climatiques, aussi sophistiqués soient-ils, ne sont pas parfois trop rigides pour saisir toute la complexité du climat terrestre ?

Peut-être que l’Atlantique, avec son récent comportement, est en train de nous donner une leçon d’humilité ? Une façon subtile de dire aux experts : « Vous croyez tout comprendre ? Eh bien, vous avez encore du chemin à faire mes petits ».

En attendant, les climatologues continuent de chercher, de tester, et de recalculer. Mais peut-être est-il temps pour eux de prendre un peu de recul, de s’autoriser un soupçon de doute, et de reconnaître que parfois, la nature ne rentre pas dans les cases que l’on a si soigneusement tracées.
Et peut-être que dans ce flou apparent, il y a une part de beauté, celle d’un monde qui garde encore ses mystères, refusant obstinément de se laisser dompter par les équations.

Car après tout, que serait la science sans un peu de mystère ? Peut-être une version bien moins captivante, où tout serait prévisible et où l’Atlantique ne s’amuserait plus à jouer les trouble-fêtes. Et qui sait, peut-être qu’en fin de compte, c’est ce mystère qui nous rappellera que le climat, comme la vie, est un domaine où l’incertitude a toujours sa place.

https://www.newscientist.com/article/2444394-the-atlantic-is-cooling-at-record-speed-and-nobody-knows-why/

Cordialement,