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La naissance de Jésus-Christ

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Christ-Roi

La naissance de Jésus-Christ

Avant-propos

L’essai développé ici aborde la naissance du Christ au mois de février de l’an 3 après J.-C. Bien que cette analyse révisite les datations traditionnelles, nous nous efforçons, dans notre approche, de rester scientifiquement cohérents en faisant reposer notre analyse sur une relecture critique des données historiques, en concordance des données astronomiques et bibliques qui méritent une attention accrue.

Cette analyse s’appuie sur des éléments historiques, notamment les recensements romains et les cycles fiscaux, ainsi que sur des observations célestes, pour soutenir son argumentation.

Cet article ne vise pas à heurter la sensibilité des croyants. Il propose une analyse critique et interdisciplinaire des indices historiques, bibliques et astronomiques afin de situer plus précisément la naissance du Christ, tout en respectant l’autorité des Saintes Écritures. Il est nécessaire d’aborder ces sujets théologiques avec une approche rigoureuse et critique.

Introduction

La date de naissance du Christ reste à la fois un mystère et un sujet de débat, malgré des siècles de recherches historiques, théologiques et astronomiques. Des hypothèses et consensus ont été établis, situant cette naissance entre l’an 7 avant J.-C. et l’an 1 après J.-C. Cependant. des recherches modernes et interdisciplinaires ouvent la voie à des datations alternatives.

Cet article examine en détail la possibilité d’une naissance du Christ en février de l’an 3 après J.-C., en croisant les données historiques, astronomiques et socio-politiques.

Yeshua

Yeshua

Un regard bienveillant mais armé

La mort d’Hérode : un repère chronologique revisité

La chronologie traditionnelle repose sur les analyses d’Émil Schürer et autres historiens ayant conclu la mort d’Hérode le Grand en l’an 4 avant J.-C., à partir de l’éclipse lunaire mentionnée par Flavius Josèphe (Antiquités juives, XVII.6.4). En effet, Josèphe rapporte une éclipse qui se serait produite le 13 mars de l’an 4 avant J.-C, survenue peu de temps avant la mort d’Hérode et les événements qui ont suivi, tels que le deuil national et la succession de ses fils. Cet évènement est l’un des indices qui permettent de dater la fin du règne d’Hérode.

Ainsi, si Jésus est né sous le règne d’Hérode, sa naissance aurait eu lieu avant l’an 4 avant J.-C., selon ces historiens.

Cependant, cette datation fait débat. Bien que souvent avancée, l’éclipse partielle du 13 mars 4 avant J.-C. n’était ni marquante ni bien visible en Judée, comme le confirment des simulations astronomiques récentes (Starry Night ou Jean Meeus’ Astronomical Algorithms) et l’anayse des éphémérides de Jean Meeus). En revanche, les éclipses du 10 janvier 1 avant J.-C. ou du 9 décembre 1 après J.-C., constituent de meilleures candidates pour s’aligner mieux avec les récits historiques de la fin du règne d’Hérode, décrits par Josèphe, notamment les tensions politiques et le délai entre l’éclipse et la Pâque juive qui suivit la mort d’Hérode.

Par ailleurs, Josèphe n’a pas toujours été très rigoureux dans ses synchronisations avec les calendriers romains et juifs. En effet, des recherches modernes comme celles d’Andrew E. Steinmann (Novum Testamentum, 2009) et Rodger C. Young (Bibliotheca Sacra, 2020) démontrent des erreurs de synchronisation des consuls romains. Andrew E. Steinmann, professeur émérite de théologie et d’hébreu (Université Concordia, Chicago) suggère que la mort d’Hérode serait postérieure à l’an 4 avant J.-C., et pourrait avoir eu lieu autour de l’an 1 avant ou après J.-C. (The Date of the Birth of Jesus Christ, 2009). Si cette révision est correcte, elle décale également la date probable de la naissance de Jésus. D’autres spécialistes avancent quant à eux des dates postérieures de quelques années l’an 0.

On peut donc légitimement se questionner et proposer une nouvelle datation de la date de sa mort. Ce réajustement pourrait se situer dans une plage comprise entre l’an 1 avant J.-C. et l’an 4 après J.-C. Ce qui déplace la chronologie de la naissance de Jésus, qui pourrait donc être datée plus tardivement. Un éclairage nouveau sur certains récits bibliques, comme le massacre des Innocents, impliquerait de fait un réajustement historique, voire décalé après l’an 0.

D’autres récits bibliques plaident en faveur d’une naissance plus tardive.

Le recensement sous Quirinius et les cycles fiscaux

Selon l’Évangile de Luc (Luc 2:1-3), la naissance de Jésus se serait produite lors d’un recensement décrété par l’Empire romain. Le recensement de Quirinius, gouverneur de Syrie, en l’an 6 après J.-C. est historiquement attesté, mais il est improbable que Luc y fasse référence directement. En effet, l’évangéliste ne précise pas explicitement que Jésus est né pendant ce recensement spécifique, mais il pourrait s’en servir comme un repère chronologique pour ancrer son récit dans un contexte historique plus large.

Par ailleurs, les cycles fiscaux de l’Empire romain, attestés dans des registres de l’Egypte romaine (par exemple, Oxyrhynchus Papyri 255-256), indiquent que des recensements étaient organisés périodiquement tous les 14 ans. Si l’on considère cette régularité, un recensement antérieur aurait pu se dérouler vers l’an 2 ou 3 après J.-C. dans des régions comme la Judée. Cette hypothèse s’accorde avec le récit de l’Évangile reliant le déplacement de Marie et Joseph à Bethléem à un recensement impérial.

En outre, bien que la Judée ait eu un statut semi-autonome sous Hérode avant l’an 6 après J.-C., elle restait sous influence romaine. L’empereur Auguste cherchait à standardiser les pratiques fiscales, administratives et démographiques dans toutes les provinces et territoires sous contrôle romain. Dans ce contexte, un recensement régional ou exceptionnel organisé à cette époque pourrait offrir un cadre plausible pour situer la naissance de Jésus.

L’apôtre Matthieu lui aussi évoque des évènements entourant la naissance de Jésus. Il indique que Jésus pourrait avoir eu jusqu’à deux ans au moment du Massacre des Innocents. Cette tuerie d’inspiration démoniaque, qui poussa Hérode à ordonner le massacre de tous les enfants de moins de deux ans à Bethléem est rapporté en Matthieu 2:16. Des fouilles archéologiques plaident en faveur d’une datation entre l’an 2 et l’an 4 après J.-C., sous un Hérode vieillissant mais encore vivant. Certaines traditions juives post-joséphiennes, comme les Talmuds, situent des violences contre des enfants autour de cette période. L’exil de la Sainte Famille en Égypte, rapporté en Matthieu 2:14-15, pourrait avoir duré plusieurs mois à un an. Un retour en Galilée aurait donc été possible après la mort d’Hérode, vers l’an 4 ou 5 après J.-C. conformément à la chronologie révisée. Jésus aurait eu 12 ans au Temple en l’an 15 après J.-C.

En complément de ces données socio-politiques, les phénomènes célestes fournissent des indices précieux pour éclairer la période de la naissance du Christ.

Prophétie

Le ciel comme éclairage

L’Évangile de Matthieu mentionne l’étoile de Bethléem, un phénomène céleste suivi par les mages venus d’Orient.

Les spécialistes ont pu recenser la liste des principaux phénomènes astronomiques, vérifiable avec Starry Night outil de simulation des conjonctions planétaires de cette période.

On note des :

Éclipses lunaires du 13 mars de l’an 4 av. J.-C., du 9 décembre de l’an 1 ap. J.-C., du 8 novembre de l’an 2 ap. J.-C., et celle du 2 mai de l’an 4 ap. J.-C.

Éclipses solaires du 22 octobre de l’an 1 ap. J.-C., du 18 avril de l’an 3 ap. J.-C.

Conjonctions astronomiques et astrologiques majeures parmi lesquelles celle de Jupiter-Saturne en Poissons (7 av. J.-C.) ; celle de Vénus-Régulus dans la constellation du Lion (juin de l’an 2 ap. J.-C., Régulus étant l’« étoile royale », le Lion symbolisant la constellation royale dans l’astrologie babylonienne) ; celle de Vénus-Jupiter (décembre de l’an 2 ap. J.-C.) ; celle de Jupiter-Mars-Saturne dans la constellation des Poissons (février 3 ap. J.-C.), visible dans le ciel oriental depuis Babylone et Galilée.

La théorie retenue veut que « l’étoile de Bethléem » soit la conjonction astronomique de Jupiter-Saturne. Cette conjonction « royale » passe pour être un phénomène notable pour les astrologues de l’époque, un signe divin pour la naissance du roi des Juifs. Cependant, cet événement est trop éloigné chronologiquement de la période ici envisagée.

La triple conjonction de Mars-Jupiter-Saturne dans les Poissons (février 3 après J.-C.) offre une alternative interessante. Cet alignement céleste aurait pu être interprété comme un signe messianique. Les astrologues babyloniens et perses associaient les Poissons à Israël, renforçant la portée symbolique et spirituelle de cet événement. Ce regroupement dans le ciel oriental aurait eu une signification particulière, « royale ». Par ailleurs, la symbolique des Poissons, chère aux premiers chrétiens judéo-chrétiens renforce cette interprétation. Pour ces derniers, le mois de Février célèbre la Nouvelle Année des Arbres (Tou Bichvat), ce qui renforce le symbolisme du Renouveau et de la Vie.

Symbole

Conclusion

En définitive, cet essai propose une alternative crédible aux datations traditionnelles, situant la naissance de Jésus en février de l’an 3 après J.-C. Ce travail, bien qu’il ne fasse pas encore consensus, s’inscrit dans une démarche critique interdisciplinaire.
Elle met en lumière des recoupements parfois négligés entre données historiques, astronomiques et bibliques, invitant à réévaluer les hypothèses traditionnelles. Ces révisions chronologiques que nous proposons invitent à approfondir les recherches croisés et pourraient contribuer à une meilleure compréhension des racines du Christianisme.

Voici une chronologie revisitée à la lueur de notre travail de recherche.

Naissance de Jésus : Février de l’an 3 après J.-C. (dans une hypothèse alignée avec un recensement romain possible autour de cette période).

Arrivée des mages : Probablement plusieurs mois après la naissance de Jésus. Matthieu laisse entendre que les mages visitent un enfant, non un nouveau-né (Matthieu 2:11). Cela pourrait se situer vers la fin de l’an 3 ou au début de l’an 4 après J.-C.

Massacre des Innocents : Après le départ des mages, Hérode ordonne le massacre des enfants de moins de deux ans à Bethléem (Matthieu 2:16). Ce délai suggère qu’Hérode calcule l’âge en fonction du moment où les mages ont vu l’« étoile ». Cet événement se situerait vraisemblablement autour de l’an 4 après J.-C.

Exil de la Sainte Famille en Égypte : Immédiatement après l’avertissement donné à Joseph dans un rêve (Matthieu 2:13-15). La famille reste en Égypte jusqu’à la mort d’Hérode.

Mort d’Hérode : En fonction de l’analyse révisée, Hérode pourrait être mort autour de l’an 4 ou 5 après J.-C. Une éclipse lunaire notable le 9 décembre 1 après J.-C. et les délais relatifs à sa succession soutiennent cette hypothèse.

Retour de la Sainte Famille en Galilée : Après la mort d’Hérode, Joseph, Marie et Jésus reviennent en Galilée, s’installant à Nazareth (Matthieu 2:19-23). Cet événement se situerait peu après la mort d’Hérode, vers l’an 4 ou 5 après J.-C.

Recensement de Luc : Si le recensement évoqué par Luc est celui sous Quirinius en l’an 6 après J.-C., il pourrait s’agir d’un ancrage chronologique secondaire pour situer la jeunesse de Jésus, plutôt que sa naissance. Alternativement, un recensement fiscal aurait pu précéder la naissance, autour de l’an 2 ou 3 après J.-C.

In God

En résumé :

Février 3 ap. J.-C. : Naissance de Jésus à Bethléem.
Fin 3 – Début 4 ap. J.-C. : Arrivée des mages.
An 4 ap. J.-C. : Massacre des Innocents, exil en Égypte.
An 4-5 ap. J.-C. : Mort d’Hérode et retour en Galilée.
An 6 ap. J.-C. : Recensement sous Quirinius, confirmant une stabilité administrative romaine.

Chronologie revisitée de la vie de Jésus :

3 ap. J.-C. : Naissance de Jésus. Début de la vie terrestre de Jésus.

33 ap. J.-C. : Début de son ministère public (Jésus à environ 30 ans selon Luc, Luc 3:23). Jésus est présenté comme le Messie lors de son Baptême (Luc 3:21-23)

36 ap. J.-C. : Crucifixion (Jésus a environ 33 ans après un ministère de 3,5 ans selon Jean qui relate 3 Pâques juives, Jean 2:13, Jean 6:4, Jean 11:55).

Le préfet romain Ponce Pilate a gouverné la Judée sous l’Empire romain de 26 à 36 ap. J.-C., avant d’être rappelé à Rome pour sa gestion controversée des affaires en Judée. Une crucifixion en 36 ap. J.-C. à la toute fin de son mandat pourrait correspondre à la pression accrue des dirigeants juifs pour faire exécuter Jésus en 36 ap. J.-C.

Si la crucifixion a lieu en 36 ap. J.-C., cela modifie la compréhension des 70 semaines prophétiques (Daniel 9:25-27).

En 36 ap. J.-C., la Pâque est calculée sur la base de la pleine lune suivant l’équinoxe de printemps. La pleine lune tombe le 23 ou 24 avril selon les calendriers lunaires reconstitués. En 36 ap. J.-C. il n’y a pas eu d’éclipse solaire directe coïncidant avec la Pâque (une éclipse solaire se produit lors de la nouvelle lune alors que la Pâque tombe pendant la pleine lune).

En 36 ap. J.-C., des calculs montrent que la pleine lune était visible autour du 3 ou 4 avril (calendrier julien), ce qui place la Pâque juive (14 du mois de Nisan, calendrier lunisolaire hébraïque) à ce moment-là. Cette coïncidence entre la pleine lune et la Pâque peut correspondre au vendredi traditionnellement associé à la crucifixion. Les méthodes de calculs (Gauss, Meeus) confirment ces dates et ces configurations célestes à partir des épactes et des cycles de Méton (19 ans), rendant cette année plausible pour la crucifixion dans un contexte pascal.

Par ailleurs, certaines traditions évoquent une obscurité lors de la crucifixion. Une éclipse solaire n’étant pas possible à ce moment (ne peut coïncider avec une pleine lune). En revanche, une éclipse lunaire partielle visible depuis Jérusalem a été recensée dans la nuit du 3 au 4 avril 36 ap. J.-C., ce qui pourrait être un phénomène symboliquement lié à l’obscurité mentionnée dans les Évangiles.

Cordialement,

Sources

Les Évangiles de Matthieu et de Luc

Flavius Josèphe, Antiquités juives, XVII.6.4.

Papyri fiscaux romains, tels que Oxyrhynchus Papyri, éd. Hunt & Grenfell, 1904.

Roman Egypt, éd. Roger S. Bagnall et Bruce W. Frier, 2006 (recensements périodiques et cycles fiscaux).

Andrew E. Steinmann, When Did Herod the Great Reign?, Novum Testamentum, 2009.

Andrew E. Steinmann, The Date of the Birth of Jesus Christ, 2009.

Rodger C. Young, Consular and Sabbatical Years in Herod’s Life, Bibliotheca Sacra, 2020.

Jean-Pierre Lémonon, Pilate et le gouvernement de la Judée, 2007.

Richard Carrier, The Date of the Nativity in Luke, Journal for the Study of the Historical Jesus, 2011.

Jack Finegan, Handbook of Biblical Chronology, 2e éd., 1998.

Michael R. Molnar, The Star of Bethlehem: The Legacy of the Magi, 1999.

David W. Hughes, The Star of Bethlehem Mystery Solved?, Nature, 1979.

Johannes Kepler, De Stella Nova in Pede Serpentarii, 1606 (analyses des conjonctions et phénomènes célestes).

Joan E. Taylor, The Essenes, the Scrolls, and the Dead Sea, 2015

John Dominic Crossan, The Birth of Christianity, 1998.

Études talmudiques : Babylonian Talmud, tractates Sanhedrin and Shabbat.

Starry Night, logiciel de simulation astronomique pour reconstituer les cieux antiques.

Jean Meeus, Astronomical Algorithms, 2e éd., 1998.

NASA Celestial Data Archives (observations et phénomènes astronomiques historiques).

 

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